
Exposition temporaire du 16 février au 16 novembre 2025
Publié entre 1870 et 1873 dans le Musée neuchâtelois et en volume en 1874, le roman André le Graveur de Louis Favre est un véritable conservatoire des moeurs et des coutumes des Montagnes neuchâteloises.
L’historien, en Louis Favre, a toujours regretté que les études historiques laissent souvent de côté ce qui touche aux moeurs, aux coutumes, à la manière de vivre et aux croyances. Cette « histoire des mentalités » avant la lettre, il la met en pratique dans ses romans et tout particulièrement dans celui-ci.
En racontant l’histoire de deux familles, d’un côté des horlogers chaux-de-fonniers et de l’autre des négociants loclois, Louis Favre s’attache surtout à décrire les petits faits de la vie quotidienne.
En le lisant, on doit lui donner raison : bien des réalités quotidiennes ont été oubliées. Sait-on encore qu’avant le 20e siècle, les ouvriers recevaient leurs salaires tous les six mois ? Que les Chaux-de-Fonniers ont bu une eau insalubre jusqu’en 1887 ? Que les cercueils étaient portées au cimetière par les amis et la famille du défunt et par tous les temps ? Que deux compagnies de pompiers, l’une royaliste et l’autre républicaine, rivalisaient au Locle lors des incendies ? Et on n’aura garde d’oublier que la première recette de fondue connue se trouve dans son roman.
Né à Boudry, Louis Favre (1822-1904) est d’abord instituteur au Locle (1840-1842) et à La Chaux-de-Fonds (1842-1849), puis professeur au Gymnase et à l’Académie de Neuchâtel (1866-1904).
Il est membre fondateur du Musée neuchâtelois (1864) et du Rameau de sapin (1866). Représentant majeur de la vie culturelle neuchâteloise de son temps, il se passionne pour les sujets les plus divers : histoire, archéologie, zoologie, botanique, météorologie, hygiène, machines à vapeur.
Précurseur d’Auguste Bachelin, Oscar Huguenin et T. Combe, Louis Favre est aussi l’auteur de nombreux romans et nouvelles.
L’exposition confronte l’histoire d’André le Graveur avec la réalité historique du temps. Et il faut se rendre à l’évidence : tout l’arrière-plan est authentique !
En fin de parcours, une « chambre neuchâteloise » permet de lire le roman et d’en écouter les passages les plus significatifs, lus par des comédiens.
Le roman vient d’être réédité par la Nouvelle Revue neuchâteloise.