Au commencement
Au XVIIe siècle, la partie ouest de la vallée du Locle, entre le village et le Col-des-Roches, est envahie par un vaste marécage. Le cours d’eau qui la traverse, le Bied, y coule lentement et paresseusement. A l’évidence, l’endroit ne se prête pas à l’installation d’un moulin. C’est pourquoi, en 1652, Daniel Renaud, Isaac Vuagneux et Bathalzard Calame demandent la permission d’utiliser la dernière portion du cours du Bied, là où toutes ses eaux rassemblées s’engouffrent dans l’emposieu du Col-des-Roches, formant une chute de plusieurs mètres. Le Conseil d’Etat ayant donné son accord, les trois meuniers se mettent à l’ouvrage, aménagent l’emposieu et y installent deux rouages actionnant un moulin et une rebatte.
De nouveaux moulins
Mais un quatrième personnage a compris les avantages de l’emposieu : Jonas Sandoz, receveur des Montagnes neuchâteloises. Membre d’une famille puissante et fortunée, Jonas Sandoz possède par héritage une concession sur le Bied, entre le Châtelard et les Portes du Locle, c’est-à-dire en amont de celle de Vuagneux, Renaud et Calame. En 1660, Jonas Sandoz informe le Conseil d’Etat de sa volonté d’installer au Locle de nouveaux moulins, pour le plus grand bien de la population. Pas sur sa propre concession, non, mais en aval, dans l’emposieu, c’est-à-dire sur la concession de Vuagneux, Renaud et Calame. Persuasif, fort de l’influence de sa famille, Sandoz obtient gain de cause. En 1660, le Conseil d’Etat lui accorde la concession sur tout le cours du Bied, de la sortie du Locle au Col-des-Roches. Ses prédécesseurs n’ont plus qu’à plier bagages, munis tout de même d’un dédommagement financier.