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7 janvier-17 avril 2016

Exposition réalisée avec le soutien de l’Institut neuchâtelois.

Cette exposition est une première. Y sont réunies et présentées pour la première fois les affiches illustrées les plus prestigieuses que ce pays ait produites. Grâce au concours des bibliothèques de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds qui ont accepté de les sortir de leurs précieuses collections.

On y découvre presque tous les grands noms de l’affiche neuchâteloise, des origines aux années 1950 : Edmond Bille, Charles L’Eplattenier, Jules Courvoisier, Eric de Coulon, Jean-Pierre Schüpbach, Louis Tinturier, Pierre-Alexandre Junod, Alex Billeter etc. Mais cette exposition ne se limite pas aux affiches illustrées. Elle propose un parcours à travers l’histoire de l’affiche neuchâteloise telle qu’elle a été racontée dans l’ouvrage de Michel Schlup et Jean-Charles Giroud*. Une histoire qui commence avec les Placards d’Antoine Marcourt contre la messe, un tract protestant imprimé à Neuchâtel en 1534. Diffusé à Paris et dans les grandes villes de France, jusque sur la porte de la chambre à coucher du roi François Ier, au Château d’Amboise, il mit le Royaume en ébullition.

Si elle intervient tard dans l’affiche, la couleur donne lieu d’emblée à des pièces magnifiques, telles celles consacrées vers 1900 aux Bonbons Klaus ou à la Brasserie de la Comète. Mais c’est l’Art nouveau qui inspire les premiers chefs-d’œuvre : parmi d’autres, l’affiche monumentale composée par Jules Courvoisier pour annoncer les Courses nationales de ski en 1911 qui présente un skieur pratiquant le télémark.

Les créations magistrales se succèdent durant l’Entre-deux-guerres : relevons les compositions d’une grande modernité d’Eric de Coulon, un affichiste de renommée européenne, qui fit une brillante carrière à Paris. Quelle ingéniosité dans l’affiche qu’il a créée pour annoncer la Fête des vendanges de 1928 – Je vais à la Fête des vendanges – où l’on découvre un personnage chapeauté, cigare au bec, et canne à la main, dessinée presque entièrement avec les premières lettres du titre.

Des affiches remarquables referment l’exposition : par exemple, celle que Jean-Pierre Schüpbach réalise vers 1950 pour promouvoir le Nescafé. Traitée avec beaucoup de réalisme, une main tient une tasse de café d’où s’exhale une vapeur aromatique dont les volutes dessinent une narine humant le précieux breuvage. Le blanc éclatant de la tasse de café fait tache dans cette subtile composition  déclinée dans une gamme de tons bruns chauds.

*Michel Schlup, Jean-Charles Giroud, L’affiche neuchâteloise de la Réforme au cap du 21e siècle, Hauterive, Editions Attinger, 2014.